Le 6 février 1961, le Max-Holste MH-1521 n° 50 immatriculé F-BJLR d’UAT et siglé Europe n° 1 s’écrase sur les pentes du Signal de l’Alpe-d’Huez, en Isère (référence).

Le lundi 6 février 1961(il y a très-exactement 60 ans), vers 16 h 50, le Max-Holste MH-1521 Broussard n° 50, immatriculé F-BJLR de la Compagnie Union Aéromaritime de Transport (UAT) s’écrase au Signal de l’Alpe-d’Huez (38/Isère) dans le cadre d’un reportage pour la radio Europe N° 1. L’un des occupants meurt sur le coup, les deux autres décèdent dans les heures qui suivent. Deux jours plus tard, le mercredi 8 févier 1961, le journal Le Monde publie un article relatant les circonstances du crash et présente une courte biographie des deux jeunes-gens dépêchés sur place par la station périphérique pour effectuer un reportage sur les avalanches :

« FRANCIS LAUGA ET PIERRE NICOLI, D’EUROPE N° 1 TROUVENT LA MORT, AINSI QUE LEUR PILOTE

Article du journal Le Monde publié le 08 février 1961 à 00 h 00 – Mis à jour le 08 février 1961 à 00 h 00.

Grenoble, 7 février – Un avion piloté par Mathieu Conti, et loué par le poste périphérique Europe no 1, s’est écrasé hier lundi, vers 16 h 50, sur le Signal de l’Alpe-d’Huez, à 2 118 mètres d’altitude. Les trois occupants, notre confrère Francis Lauga, le technicien Pierre Nicoli et le pilote Mathieu Conti, ont péri.

Le Signal de L’Alpe-D’Huez et la station de ski à l’époque du crash (en recherche de crédit photo).

C’est en amorçant un virage que l’appareil piqua du nez. Ce fut alors la chute verticale de l’avion dont la carlingue s’enfonça dans la neige sous les yeux de trois pisteurs du téléphérique, qui se précipitèrent sur les lieux de l’accident. L’alerte était bientôt donnée et les secours s’organisaient. C.R.S. et gendarmes constituaient une caravane afin de se rendre sur les lieux, tandis que le maire d’Huez faisait appel à la protection civile de Grenoble : vingt minutes plus tard, deux hélicoptères se posaient près de l’avion puis redescendaient sur Grenoble. Francis Lauga décédait pendant le transport à l’hôpital, où le pilote Mathieu Conti devait succomber à ses blessures dans le courant de la nuit. Pierre Nicoli avait été tué sur le coup.

[Jeune journaliste, Francis Lauga allait avoir vingt-six ans. Europe no 1 l’avait engagé à sa sortie du Centre de formation des journalistes, il y a trois ans, et lui avait rapidement « donné sa chance » après son service militaire en Algérie. Lui-même avait rapidement su prendre place parmi les meilleurs reporters de cette brillante équipe.

À Alger, où il était envoyé spécial au cours des manifestations de décembre et Jusqu’à la mi-janvier, nous l’avions vu déployer une activité de tous les instants. D’une humeur toujours égale, excellent camarade, il alliait à son ardeur au travail un tact sans défaut, une simplicité, auxquels ses amis se plaisaient à rendre hommage. Il n’était pas de risque, enfin, qu’il ne lui parût raisonnable de courir pour assurer convenablement sa mission.

Ses qualités l’assuraient à la fois d’une carrière de grand Journaliste et de l’affection de tous ses confrères, qui le regrettent aujourd’hui.

Pierre Nicoli, qui a trouvé la mort dans le même accident, était né le 30 Juin 1929 à Aix-en-Provence. Après ses études secondaires au lycée d’Aix il était devenu ingénieur du son à Europe no 1.

Il assurait les liaisons radio-téléphone à bord de l’avion lorsque l’accident se produisit.] »

RENAISSANCE

L’appareil est détruit dans le crash…

Son souvenir perdure grâce à l’association Ailes Anciennes Toulouse qui, en 1982, récupère l’un des derniers ‘Broussard’ de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), le n° 139, pour le repeindre aux couleurs du F-BJLR d’UAT et le sigler Europe n°1 (voir encarts photographiques ci-dessous).

Exposée 4 Rue Roger Beteille à 31700 BLAGNAC (+[33] 5 62 13 78 10), la collection de l’association peut être visitée (en temps normal) du mardi au vendredi, de 14 à 17 heures, et le samedi de 10 à 17 heures.

Les Ailes anciennes Toulouse font renaître le F-BJLR (référence).
Un Broussard de l’ALAT aux couleurs de l’appareil d’UAT (référence).

Éléments recueillis par Bernard Amrhein

SOURCES

  • Article du journal Le Monde
https://www.lemonde.fr/archives/article/1961/02/08/francis-lauga-et-pierre-nicoli-d-europe-no-1-trouvent-la-mort-ainsi-que-leur-pilote_2264076_1819218.html
  • Ailes Anciennes Toulouse
https://www.helloasso.com/associations/ailes-anciennes-toulouse-dotation
https://aatlse.org/fr/appareils/mh1521-broussard
  • Galerie photo

http://www.mh-1521.fr/index.php?part=19&cib=7&rub=142&id=762 

http://www.mh-1521.fr/index.php?part=19&cib=7&rub=142 


4 réponses à “6 février 1961 – Crash d’un Broussard à l’Alpe d’Huez”

  1. Avatar de CANONICI
    CANONICI

    Bonjour
    Serait-il possible d’avoir de plus amples renseignements sur le pilote Mathieu Conti, né en 1919 à Bonifacio (Corse-du-Sud) ? Il était pilote dans l’armée de l’air dans les années 1940-50 début 1960.
    Merci
    Cordialement

    1. Avatar de admin

      Bonjour Monsieur,
      Je vais voir ce que je peux faire.
      Bien cordialement
      Bernard Amrhein
      Robert Merloz, Pilote de montagne (RM-PDM)

      1. Avatar de CANONICI
        CANONICI

        Je vous remercie beaucoup pour votre amabilité.
        Cordialement
        François Canonici

  2. Avatar de CANONICI
    CANONICI

    Ce pilote donc, Mathieu Conti, a été tué dans le crash d’un « Broussard » qu’il pilotait pour le compte d’Europe N° 1 avec deux journalistes à bord au sommet du Signal de l’Alpe d’Huez le 5 ou 6 février 1961 . Aucun n’a survécu à l’accident. Peut-être que ces nouveaux détails vous aideront.
    Cordialement

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